Les prix du pétrole sont en chute ce mardi en cours d'échanges européens, le marché continuant de s'alarmer des conséquences du séisme qui a frappé vendredi le Japon, alors que la crise nucléaire ne cesse de s'amplifier dans l'archipel.
Vers 11H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 110,08 dollars sur l'Inter Continental Exchange (ICE) de Londres, en chute de 3,59 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Il était un peu plus tôt tombé brièvement sous les 110 dollars, pour la première fois depuis le 24 février.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance s'effondrait de 3,27 dollars à 97,92 dollars, après être glissé à son plus bas niveau depuis deux semaines, à 98,34 dollars.
Le vent de panique qui a balayé mardi les Bourses asiatiques et européennes n'épargnait pas les cours du baril, soulevé par les conséquences du séisme dévastateur qui a frappé le Japon et alors que la crise nucléaire s'aggravait mardi, après des incidents à répétition des réacteurs de la centrale de Fukushima 1.
Pour les analystes de Commerzbank, "le marché du pétrole est encore sous le choc des informations qui viennent du Japon, qui alimentent une forte aversion pour les actifs jugés risqués" et encouragent les investisseurs à se désengager du pétrole, accélérant la chute des prix.
Les opérateurs s'inquiètent d'une possible forte diminution à court terme de la demande de brut du Japon, troisième consommateur mondial.
"Dans l'immédiat, avec la fermeture de capacités de raffinage de 1,2 million de barils par jour (soit un tiers des capacités du pays, ndlr), l'impact est négatif pour les prix du pétrole", car cela suppose une nette diminution des importations de l'archipel, commentait Christophe Barret, de Crédit Agricole.
En outre, poursuivait l'analyste, "les destructions matérielles, le rationnement de l'électricité et les dommages infligés aux infrastructures devront pénaliser, à court terme, la croissance économique du Japon", avec d'éventuelles répercussions sur l'environnement économique mondial.
"Les opérateurs y voient un signe supplémentaire que la reprise économique dans le monde est sous le feu d'un trop grand nombre de menaces pour s'appuyer sur des fondations vraiment solides. Et ce raisonnement pèse sur le pétrole", confirmait le courtier américain Cameron Hanover.
A moyen terme, cependant, le Japon pourrait utiliser plus d'hydrocarbures (gaz et pétrole) pour la production d'électricité, afin de compenser la fermeture de centrales nucléaires dans l'archipel, ce qui pourrait accroître finalement sa consommation pétrolière.
"En revanche, un regain des risques géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient continue de fournir un soutien pour les prix", ajoutait M. Barret.
En Libye, les forces du colonel Mouammar Kadhafi poursuivaient leur progression vers la "capitale" des rebelles Benghazi. La production de pétrole libyen est à ce jour presque à l'arrêt en raison des combats, a estimé mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
A Bahreïn, les tensions s'intensifiaient, après le déploiement de troupes du Golfe venues aider la dynastie sunnite des Al-Khalifa à contenir la contestation chiite.
Source : www.lexpress.fr
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