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lundi 30 mai 2011

Le début de la fin du mouvement du 20 Février


Hier dimanche 29 mai, dans le quartier Sbata à Casablanca, des résidents n’ont pas hésité à accrocher le message suivant à l’intention du mouvement du 20 février: “Dégagez de notre quartier, personne ne vous a autorisé à parler en notre nom”. Même si cela reste un acte isolé, il traduit néanmoins un ras le bol dans les quartiers où ont lieu ces manifestations. Ras le bol que nous retrouvons dans les commentaires du site web du journal aufait et sur divers réseaux sociaux. À Rabat, les commerçants ont carrément manifesté hier contre les manifestations!

Depuis février nous avons vu des manifestations pacifiques se dérouler sans autorisation et d’autres dispersées avant même qu’elles ne commencent. Le 29 mai à Casablanca plus de 1.000 policiers attendaient les quelque 400 manifestants qui ont été dispersés sans ménagement. L’interdiction de manifester a été signifiée à tous ceux qui gravitent autour de ce mouvement.

Plusieurs constats s’imposent:

Le mouvement du 20 février a pu constater qu’il ne suffit pas de défendre des idées universelles et partagées par tous les citoyens, pour prétendre les représenter.

Les organisations qui participent à cette mobilisation ont toutes rejeté la procédure de réforme de la constitution, sans faire une évaluation objective de leur représentativité.

Les appels à manifester mobilisent dix fois moins de citoyens que le dernier des concerts de Mawazine pour lesquels le mouvement du 20 février n’a pas cesser d’appeler au boycott.

Des dissensions importantes se sont développées au sein du mouvement qui regroupe finalement un ensemble assez hétéroclite. Les jeunes ont bien vu que la montée en puissance des organisations islamistes avait rapidement conduit à un raidissement des autorités.

De plus en plus les membres du mouvement du 20 février recherchent l'affrontement avec les forces de l'ordre, espérant redonner ainsi du souffle à leur mouvement.

Nos voisins espagnols viennent de mettre fin à une manifestation à Barcelone rappelant si cela était nécessaire qu’il faut une autorisation pour manifester. L’intervention de la police espagnole n’était pas moins violente que celles de nos chabakounis. La loi dans les pays démocratiques ne donne que le droit de s’adresser à un tribunal administratif pour dénoncer une interdiction de manifester, sauf bien entendu quand on dispose d’un soutien populaire très large, ce qui est loin d’être le cas du mouvement du 20 février.

Tout cela commence à ressembler à une fin d’un cycle qui avait commencé de façon sympathique, même de la part des autorités, qui ont souvent laissé les gens s’exprimer librement. Aujourd'hui, la réforme de la constitution est déjà bouclée et elle sera très certainement approuvée par la population.

Il faut espérer que par la suite les choses ne redeviennent pas exactement comme elles étaient avant.

Source: Au fait
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